Rentrée 2020

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      Que de changements !

Nous changeons le mode de gouvernance de la paroisse puisque celle-ci est confiée à l’équipe d’animation pastorale et à Agnès,  coordinatrice paroissiale. Nous changeons de prêtre puisque je quitte Corbas. Ce sera le père Jean-Marie Jouham qui célèbrera les samedis et dimanches et accompagnera notre communauté dans sa vie sacramentelle. Nous changeons nos habitudes de vie, du fait de la COVID… Même le climat est en train de changer… Il y a aussi des changements que nous attendions à la suite du confinement et qui ne semblent pas venir.

Paradoxalement, ces semaines ont été un temps d’innovation et de relation. L’imagination a pris le pas sur la régularité et le rythme stressant de nos journées. Les échanges ont souvent été plus intimes et plus profonds. Beaucoup en ont pris conscience et ne veulent pas perdre ces biens précieux, même si, pour cela, ils doivent renoncer à une part de leur bien-être matériel.

Où en sommes-nous en ce début d’année ? Nos conversations laissent percevoir de nombreuses émotions. Les uns sont toujours dans l’attente ou la déception car les événements ne correspondent pas à ce qu’ils souhaitaient. D’autres éprouvent de la colère devant la rapidité des décisions qui sont prises et qui manquent parfois d’humanité. Beaucoup d’anciens vivent dans la peur de la maladie ou de l’inconnu et se sentent perdus. D’autres encore cherchent un chemin d’espérance…

Je souhaite que nous puissions nous libérer de nos incertitudes avec le soutien de la communauté et le moteur de la foi. Nous goûterons ainsi la joie de vivre et la communiquerons à nos familles, à nos quartiers.. Tous en ont besoin et l’Esprit du Seigneur nous accompagnera sur ce chemin.

                                                                                         Paul Vuillermoz

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SAVOIR PRENDRE DU RECUL

Nous traversons une période difficile certes, mais ce n’est pas pour autant qu’il nous faut subir et nous laisser aller à la morosité.

Cela fait maintenant six mois que les média nous diffusent des situations catastrophiques avec force chiffres à l’appui… Chacun sait que l’on peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres. Au début de l’épidémie la France ne testait pas ?.. Alors que la plus part des pays testaient à tout va ; nous n’avions pas choisi cette option… Comment dans ces conditions savoir si les personnes qui décédaient, mouraient bien du virus ? Il y a bien d’autres causes de maladies qui font mourir : le tabagisme, le cancer, les suicides, les accidents et malgré tout le vieillissement. Nous sommes des êtres mortels, c’est indiscutable, mais c’est peut-être une chance !

Notre finitude : une chance ?

Un écrivain, M. François CHENG, d’origine chinoise ayant choisi la nationalité française, nous a fait, dans une émission à la télévision, la démonstration du positif de notre finitude. Il nous faut vivre comme si nous allions mourir demain. Si nous étions immortels, quelle serait la raison qui nous pousserait à agir aujourd’hui ? Nous repousserions toujours. Pourquoi voir cet ami aujourd’hui puisque j’ai le temps ? Pourquoi inventer, créer ? A quoi cela nous servira-t-il ? Demain, toujours demain et à force de toujours repousser, nous n’agirions pas…

Nous entrons dans l’automne et la nature ne s’y trompe pas. Les arbres se parent de couleurs chaudes et la palette du peintre n’en finit pas de trouver de nouvelles nuances allant du vert beige en passant par des jaunes éclatants pour atteindre les bruns chauds cuivrés et les roux. Dans les prés qui pourtant ont très soif, les colchiques et cyclamens sont au rendez-vous que l’automne leur donne comme chaque année.

Alors, écartons les mauvaises nouvelles, n’oublions pas que si nous avons mauvais moral, nous aurons de moins bonnes défenses immunitaires.

Allons profiter de cette belle nature ; les champignons, les châtaignes nous attendent dans les bois !

                                                                                                                                             Merci Seigneur !!!

                                                                                     Martine

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NOUS VIVONS UNE SITUATION PARTICULIERE

Nous nous sentons privés de liberté : cinéma, restaurant, activités de loisir ou de bénévolat. Comment recevoir ses amis ? Ses enfants et ses petits-enfants ? Nous avons besoin de contacts physiques de toucher, d’embrasser les personnes qui nous sont proches.

Privés d’amour. Durant le confinement, de nombreuses personnes âgées se sont retrouvées « coupées » de leurs proches, même si elles ne manquaient de rien matériellement. Psychologiquement, elles ont souffert de manques d’affection et s’en ressentent encore aujourd’hui.

La peur. Prenons garde à ne pas céder à la peur ; elle peut entraîner des comportements dangereux et d’autant plus lorsqu’il y a des « obligations » à respecter. Chacun alors veut imposer sa loi et nous savons bien où cela conduit.

Durant « l’Occupation », combien de personnes de confession juive ont-elles été dénoncées ?.. Par peur… Mais il y a eu aussi et heureusement « les Justes », ceux qui, malgré le climat d’insécurité dans lequel ils vivaient, n’ont pas cédé à la peur et ont écouté leur cœur et par empathie ont sauvé leurs frères…

Dans la période que nous vivons, comme il y a « obligation » de porter un masque, nous aurons bien sûr les « pour » et les « contre », d’autant plus qu’au début de l’épidémie il nous a été dit le contraire de ce qui nous est imposé maintenant.

Alors agissons en chrétien, faisons preuve de bon sens et de tolérance. Cette personne ne porte pas de masque que m’importe, moi je l’ai. Cette personne ne respecte pas la distanciation : je recule ou je détourne la tête. Vivons en bonne entente, ne laissons pas la discorde s’installer ; nous n’aurons peut-être rien fait de très grand aujourd’hui, mais au moins nous aurons évité les querelles et peut-être plus…

Faire confiance. La vie elle-même n’est-elle pas faite de risques ? Je pense particulièrement aux personnes les plus exposées : les marins, les soldats, les mineurs, les guides de haute montagne, les astronautes… Combien d’épouses, d’enfants, de parents ont vécu et vivent encore dans l’angoisse du retour ou du non-retour de l’être aimé ?

Ces personnes ne sont pas plus exceptionnelles que nous, mais elles ont appris, je pense, à faire confiance.

Réapprenons à faire confiance à la Vie et sourions-lui, c’est bon pour la santé !

Demandons à Dieu dans nos prières de nous y aider.

                                                                                     Martine

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ACCEPTER

En ces temps où nous perdons un peu nos repères, je voudrais partager avec vous cette pensée de Etty HILLSUM.

Esther, dite Etty, est une jeune femme juive et une mystique connue pour avoir pendant la Seconde Guerre mondiale tenu son journal intime et écrit des lettres depuis le camp de transit de Westerbork. Dans son journal, elle évoque son évolution spirituelle qui, à travers la lecture, l’écriture et la prière, la rapproche du christianisme jusqu’au don absolu de soi, tout en gardant son indéfectible amour de la vie et sa foi inébranlable en l’humain, alors même qu’elle le voit journellement accomplir des crimes parmi les plus odieux.

Elle meurt en 1943 à l’âge de 29 ans au camp de concentration d’Auschwitz.

« Les gens ne veulent pas l’admettre: un moment vient où l’on ne peut plus « agir », il faut se contenter d’être » et d’accepter. Et cette acceptation, je la cultive depuis bien longtemps…
On me dit parfois:  » Oui, mais tu vois toujours le bon côté des choses. » Quelle platitude! Tout est parfaitement bon. Et en même temps parfaitement mauvais. Les deux faces des choses s’équilibrent, partout et toujours. Je n’ai jamais eu l’impression de devoir me forcer à en voir le bon côté, tout est parfaitement bon, tel quel. Toute situation, si déplorable soit-elle, est un absolu et réunit en soi le bon et le mauvais »

Et :

« Il faut éliminer quotidiennement comme des puces, les mille petits soucis que nous inspirent les jours à venir et qui rongent nos meilleures forces créatrices… On prend mentalement toute une série de mesures pour les jours suivants, et rien du tout n’arrive comme prévu. »

Etty HILLSUM

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ESPERER ?

Où pouvons-nous trouver un peu d’espérance. Je pense à deux passages de l’Evangile qui se ressemblent : la tempête apaisée (St Marc 4,35-41) et la marche de Jésus sur les eaux (St Marc 6,46-52). Ces deux passages se situent sur le lac de Tibériade. Jésus est pressé par la foule et risque d’être étouffé, peut-être même manipulé… Il semble réagir assez précipitamment et propose à ses disciples de quitter les lieux et d’aller sur l’autre rive.
Cette envie d’en finir, cette foule étouffante me font penser aux média : ils nous livrent une abondance de nouvelles qui ne concordent pas toujours et sèment, parfois, le trouble dans nos pensées. Comment, dans ses conditions,  pouvons-nous rester libres ?

L’Évangile nous invite à prendre de la distance. Avant la marche sur les eaux, Jésus prend le temps de prier dans la nuit et, sur la barque, lors de la tempête, il s’endort. Le sommeil est aussi un temps de recueillement. Prendre de la distance et se retrouver dans son corps, dans son histoire, dans ses pensées…. ne peuvent que nous faire du bien et nous rappeler que nous ne sommes pas seuls.

Jésus est embarqué avec ses amis. Et il marche sur l’eau pour rejoindre ses apôtres. Il se fait proche d’eux.  Notre espérance s’appuie sur cette proximité, celle d’un Dieu aimant qui vient sans cesse à notre rencontre, qui nous soutient sur la route. Il est sûrement encore plus près : dans notre cœur, dans les idées qui nous traversent, dans les décisions que nous prenons, dans nos désirs d’une humanité plus belle…

La tempête est là mais ne doit pas nous effrayer.

«  N’aie pas peur ! » Ce sont les mots que nous entendons. Nous ne pouvons pas éviter les tempêtes mais nous pouvons garder notre sérénité, notre confiance en relisant la Parole de Dieu et en regardant ceux qui croient, ceux qui ne se laissent pas troubler par les événements, ceux qui restent fidèles à leurs valeurs dans l’adversité… Parole de Dieu et paroles d’humanité signifient la présence de Jésus à nos côtés.

« Ne craignez pas ! » est effectivement une affirmation de foi. Celle-ci est un don divin, mais chacun le reçoit, à sa façon, chacun en vit, qu’il soit baptisé ou non. Le partage de ‘notre peu de foi’ est nécessaire pour traverser ensemble les tempêtes de la vie.
Croire ne serait-ce pas oser se jeter à l’eau, accepter l’inattendu, fouler l’inconnu, non pas à cause d’un raisonnement, ou d’une stratégie bien pensée mais, plus simplement, à cause d’une parole entendue, un amour,  une envie de vivre qui nous tiennent à cœur… Nous nous laissons saisir par la beauté de la Création, et l’énergie qui anime l’univers.

Paul Vuillermoz

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Eté 2020

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Renaître

Sortir du confinement, où l’on était bien au chaud et chez soi, peut laisser penser à une naissance d’autant plus que les vacances, pour ceux qui auront la chance d’en avoir, sont souvent des moments où l’on prend des décisions afin de vivre mieux et autrement . Dans ce bulletin, nous aimerions garder le souvenir de ces 55 jours et mettre en lumière la richesse de ce que nous avons vécu.

Personnellement, ce temps ne m’a pas pesé. Je me suis offert de longs moments de prière, de lecture biblique et j’ai éprouvé un sentiment très fort de communion avec beaucoup d’entre vous. Je vous imaginais et me sentais proche de chacun, particulièrement dans le partage des joies – plusieurs m’ont annoncé qu’ils étaient devenus grands-parents -, le partage des soucis (maladie, opération chirurgicale…) et enfin le partage de la peur de l’avenir.

Une surprise ! Beaucoup de mouvements d’Eglise comme le MCR (Mouvement Chrétien des Retraités) ainsi que notre diocèse ont lancé des appels à noter nos réflexions sur cette situation inédite. Je l’ai relayé dans mes messages hebdomadaires mais n’ai pas eu un grand succès car les réponses était peu nombreuses. Par contre, elles étaient d’une grande richesse et vous le découvrirez dans les pages suivantes.

Ce que nous venons de vivre a sûrement laissé des traces. Nous avons connu le risque de la maladie, de la perte d’un emploi, d’être coupés de nos proches… Comment avons-nous réagi et comment notre paroisse a-t-elle fait face à ces difficultés ? Nous avons fait preuve de créativité pour rester en lien, nous soutenir et nourrir notre foi. Je sais que plusieurs ont aménagé un ‘coin-prière’ dans leur maison. Se pose alors la question d’une Eglise moins centralisée et plus servante ? Nos familles deviennent le lieu privilégié où la relation à Dieu se développe par la prière, la lecture, les échanges. Et pourquoi pas, comme les premières communautés chrétiennes, associer nos amis à cette recherche et inviter un prêtre pour une célébration eucharistique domestique ? Sans oublier de poursuivre les élans de solidarité qui nous ont traversés ? Ce temps de confinement peut renouveler notre vie ecclésiale. L’Eglise ne cesse de renaître.

Paul Vuillermoz

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Petits messages du ‘confinement’ ?

La joie de la guérison

Bonjour, c’est super !!!!

Je rentre enfin à la maison,après de longs jours d’hôpital et rééducation.

Maintenant l’hôpital de jour m’attend pour progresser encore sur tous les plans.

Un GRAND MERCI pour tous vos messages réconfortants et très encourageants .

Le moral tient bon. Le repos et la patience sont au programme.

Avec la joie de vous revoir, quand je serai en meilleure forme, pour discuter ,chanter ,etc …

Je vous embrasse chaleureusement (garanti sans virus). Françoise

Le désir de l’Eucharistie

Je suis une personne à risques… Quand me sera-t-il possible de retourner prier en toute sécurité à l’église sans compromettre la sécurité des paroissiens que nous devons respecter ?
La présence de Dieu dans mon cœur me manque beaucoup.

La difficulté de prier seul

J’ai apprécié la réouverture de l’église.

La prière, la communication avec Dieu ont toujours été compliquées pour moi et ma prière, en ce moment, me semble bien pauvre par rapport aux évènements actuels.

La conscience d’être fragile

Le confinement m’a confirmé mes limites malgré mes motivations et ma volonté. Alors, pour compenser, dans la résidence où je vis j’offre mes services aux plus isolés. Pour moi c’est facile, je ne sais faire que ça et j’ai tellement besoin de ceux que j’aide, ils m’apportent tellement.

Le drame sanitaire qui a envahi le monde a perturbé les habitudes de chacun de nous en ce qui concerne les risques de contagion et le repli sur soi.

Le besoin d’être solidaire

De belles réactions sont apparues au fur et à mesure de la progression implacable de la contagion :solidarité, dévouement extrême du personnel soignant et de beaucoup d’autres aides dans tous les domaines apportant soins attentifs et réconfort –

Un moment précieux

Le confinement ? Un cadeau offert, à ouvrir minutieusement, en prenant son temps, pour en apprécier toutes les saveurs et les intérioriser afin d’en VIVRE pleinement.

Goût,odeur, couleur, toucher,regard, contemplation, émerveillement, méditation, communion.

Je remercie et rends grâce pour ces valeurs ressurgies avec plus d’intensité.

Je rejoins ceux qui en font également l’expérience et choisissent de continuer à en vivre le plus possible.

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LA SOLIDARITE

Nous venons de traverser une période difficile dont on se souviendra longtemps… Malgré tout, même si nous étions tous contraints de rester chez nous, les personnes habitant en maison étaient privilégiées par rapport à celles résidant en immeuble et de surcroît à plusieurs dans un petit appartement… Mais il y avait également les personnes seules et principalement les personnes âgées. Faisant partie des personnes dites « à risque », elles étaient invitées à ne pas sortir et d’ailleurs, beaucoup avaient peur et ne s’y risquaient pas…

Nous avons assisté alors, à une chaîne de solidarité qui personnellement m’a touchée et émerveillée.

*Des jeunes des quartiers qui viennent en aide aux personnes âgées isolées. Spontanément, des jeunes ont fait du porte à porte pour demander dans leur voisinage si des personnes âgées et isolées voulaient être ravitaillées. Des liens se sont tissés tout au long de ces jours si particuliers.

*Dans les cités universitaires, l’entraide a fonctionné. Nombres d’étudiants sans parents ou ne percevant aucune aide de leur famille ont très vite basculé dans l’indigence. En effet, privés des « petits boulots » qui leur permettent tout juste de se nourrir en temps normal, ils ont dû être ravitaillés par leurs collègues. Là encore, l’individualisme a volé en éclat : se concerter, s’organiser, évaluer les personnes et les besoins. C’est cette chaîne humaine qui a permis à des jeunes en situation de précarité de ne pas sombrer dans la déprime…

*Des soignants de la maison de retraite « VILANOVA » qui restent 24h sur 24h auprès des résidents pour ne pas risquer de les contaminer. En effet, dès le début de l’épidémie et pour protéger au maximum les résidents de la maison de retraite de Corbas, des soignants se sont portés volontaires pour rester 24 heures sur 24 sur place. Ainsi, aucun décès dû au virus, n’a été constaté. Belle leçon de vie !

*Des personnes ont fait des masques gratuitement, pour la Mairie. Ceux-ci ont été redistribués aux personnes âgées. « A vos machines » ! Nombreuses sont les personnes qui ont fait des masques en tissu.

C’est un très bel exemple de service rendu : mettre ses compétences, son « savoir faire » au service de tous. Non seulement ces personnes ont rendu service, mais elles ont occupé leur temps. Faire une bonne action procure un bien-être qui n’est pas quantifiable.

Ce ne sont que quelques exemples, mais ils réchauffent le cœur…

Merci Seigneur Alléluia !!!

Martine

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Et après

Empruntons à Michel Constantin du CCFD-Terre solidaire quelques idées auxquelles nous devons être sensibles et que nous retrouvons dans la ‘doctrine sociale de l’Eglise’.

Le jour d’après, c’est donc :

1- Travailler pour la justice au nom de la dignité de tout être humain.

2- Retrouver l’harmonie entre l’humanité et la nature pour que cesse sa destruction.

3- Donner la priorité aux plus pauvres

4- Reconnaître la destination universelle des biens pour œuvrer au bien commun.

5- Défendre le respect des droits humains pour protéger la dignité de la personne.

6- Favoriser la participation, l’engagement et l’organisation des citoyens

7- Faire vivre à tout niveau la subsidiarité et laisser son autonomie à la société civile

un bon programme pour le jour d’après

VIVRE AUTREMENT :

QUELQUES GESTES à RETENIR  !

Et si « l’after-confinement » était synonyme de vivre autrement ? Après de longues semaines à se demander quoi faire et à trouver le temps parfois long… On a fini par laisser parler sa créativité, se réinventer, s’accorder du temps, maîtriser l’art de la patience, profiter de sa famille, et finalement, consommer et vivre autrement. Aujourd’hui, après un timide retour à la vie normale, si nous faisions le bilan de ces 2 mois passés chez soi pour revoir nos priorités, en améliorant notre « nouveau quotidien » ?

Prendre le temps !

Prendre le temps pour chaque chose, et ne plus se laisser parasiter par le superflu. Nous avons redécouvert les choses que nous aimons, sans plus avoir à se préoccuper de ce qu’en penseraient les autres ! Et si on gardait cette bonne habitude : aller directement à l’essentiel, se laisser le temps d’apprécier son quotidien, faire plaisir à ses proches et vivre les choses à fond pour se créer des souvenirs… . Laisser libre-cours à son imagination !

Et si on consommait autrement ?

Consommez moins et mieux ! On pense à nos enfants, à l’avenir de notre planète et on sait, qu’il est vraiment temps de changer les choses. Ce confinement a plus que jamais accéléré ces réflexions et maintenant on passe à l’action ! Fini le gaspillage, on arrête les achats inutiles et superflus, on essaye de consommer local…

Comment se sentir bien chez soi ?

Pendant le confinement nous avons fait du tri, du ménage, du rangement. Ne perdons pas ces bonnes habitudes ! Ne nous laissons plus encombrer par les vieilles affaires que nous n’utilisons plus (donnons, recyclons), ne gardons que l’essentiel, et n’oublions pas de ranger et trier au fur et à mesure pour ne pas nous laisser dépasser.

Redonner au Christ sa juste place dans le quotidien.

Ne plus pouvoir communier ensemble avec les autres paroissiens, c’est un manque, une souffrance. Heureusement, grâce aux vidéos, nous avons pu créer une nouvelle forme de communion, en étant tous derrière nos écrans au même moment. Alors, bien sûr, nous ne pouvions recevoir l’Eucharistie, mais c’est une nouvelle façon d’exprimer notre foi qui fait partie de notre apprentissage en tant que chrétien.

Odile et Martine

Heureux ceux qui mettent en Dieu leur confiance !

Jésus accepte de donner sa vie pour que la Vérité et l’Amour éclatent au grand jour. Son choix de se donner sans résister lui impose d’abord de surmonter sa peur et sa tristesse. Puis, il subit l’humiliation et la souffrance physique avant d’être confronté au doute et à l’abandon de ses disciples. Enfin, il agonise dans de terribles conditions.

Jésus sort vainqueur de l’épreuve. La Résurrection est la victoire sur la mort et le péché, preuve que la voie de l’amour et du pardon est la seule qui mène à la vie éternelle ; elle ouvre le Royaume de Dieu.

Pour espérer renaître, il faut donc accepter de mourir. Il faut franchir le « mur de feu », renoncer à soi-même : c’est là la principale épreuve.

Affirmer la résurrection de Jésus est absolument central dans la foi chrétienne. Ainsi, dans les Actes des Apôtres, les discours missionnaires de Pierre rappellent la mort et la résurrection. Et les premiers ‘Credo’ sont structurés autour de la mort et de la résurrection de Jésus. « Une seule chose est à retenir : Jésus est mort pour nous et il est ressuscité. C’est vraiment le point de départ de la foi chrétienne ».

Odile et Martine

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La joie de vivre

Chers frères et sœurs, je voudrais partager avec vous une expérience malheureuse que j’ai vécue récemment et qui, à la fin, est devenue source d’une foi profonde que je qualifierais de Renaissance. Tout a commencé le jour où j’apprends que je dois subir une intervention chirurgicale très délicate dans un futur proche qui présente des risques importants, voire vitaux. Comme toute personne, ma première réaction fut la peur de la mort sinon d’un handicap majeur. Cette nouvelle a été le début d’un grand calvaire sur tous les plans d’ordre humains.

Il est très difficile de décrire ce que j’ai vécu pendant la période d’attente du jour J. C’est là où, j’ai vu Dieu intervenir dans ma vie, en envoyant, ses «apôtres», sur mon chemin que je considère comme une voie de guérison intérieure. Grâce à l’amour et l’amitié de mes proches, j’ai pu traverser cette période remplie d’angoisse où ma préoccupation principale était centrée sur ma famille. L’accompagnement s’est réalisé de plusieurs manières et surtout par des chaînes de prières. Au cours du dernier mois, j’ai fait un Parcours Spirituel Ignatien basé essentiellement sur la vie de Jésus; accompagné chaque jour par des prières simples et personnelles ainsi que par de petites actions. Au fil des jours, ce parcours m’a permis d’accepter la volonté de Dieu plutôt que de demander la guérison. Cette remise à la volonté divine était sincère et profonde, ce qui m’a étonnée puisque ce n’était pas la première fois que je vivais une période d’incertitude et des situations difficiles ou désastreuses.

La veille de l’opération, c’était le jour de la Divine Miséricorde, j’avais retrouvé une paix profonde. Pendant la nuit,j’ai écouté mes chants préférés de louange et d’adoration; je me suis endormie comme un enfant qui s’endort dans les bras de sa maman avec une confiance absolue. Alors que d’habitude j’arrivais à peine à fermer les yeux la nuit.

Le lendemain, dans une attitude de confiance, j’ai fait cette prière d’abandon «Seigneur, que ta volonté soit faite». Dans la salle d’opération juste avant de m’endormir sous anesthésie générale, un des chirurgiens s’est approché de moi et m’a dit avec une voix douce et rassurante «ne vous inquiétez pas madame, nous allons tout faire pour que ça se passe bien». Quand je me suis réveillée; ma première réaction fut « je suis en vie, merci mon Dieu, Tu es grand ». Bien évidemment j’ai tout de suite demandé à appeler ma famille qui attendait… dans le confinement pour leur annoncer que l’opération était bien réussie.

C’est alors que je me suis demandé pourquoi Dieu m’avait-Il sauvé. Quelques temps après, j’ai senti qu’Il m’appelle à être meilleure dans la vérité et pour Sa gloire. Dès lors, j’essaie de vivre humblement par de petites actions toutes simples afin d’être digne de cette Renaissance. Je rends grâce à Dieu pour l’équipe soignante formidable par laquelle Il a fait ses merveilles et pour toutes ces personnes qui m’ont portée.

Lydia

Carême 2020

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Donne-nous ta Paix

En parcourant les témoignages publiés dans ce bulletin, j’ai pensé à cette phrase de Saint-Paul dans l’épître aux Éphésiens : « C’est lui le Christ qui est notre Paix ; des deux, le juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée il a détruit ce qui les séparait : le mur de la haine…. » (Eph 2,14…).

Le temps pascal, pour nous chrétiens, est un temps de réconciliation. D’abord avec Dieu mais aussi avec les autres. Et il faut bien les 40 jours du Carême pour en voir les fruits…

Le Dieu que nous célébrons est un Père qui trouve sa joie en rassemblant sa famille. N’oublions pas que le mot ‘Église’ signifie ‘assemblée’… Ensemble, nous voulons repérer ce qui nous sépare des autres, ce qui produit de l’incompréhension afin de combattre les forces de désunion.

Nous avons la chance, dans notre Église, d’avoir un grand mouvement : le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement. Ce beau mouvement ouvre nos yeux sur le monde et donne à notre vie spirituelle une dimension internationale. Nous ne pouvons pas être chrétiens tout seuls. Nous sommes liés au monde et tout au long du Carême le CCFD-Terre Solidaire nous aidera dans notre démarche de réconciliation.

Pour la symboliser nous mettrons dans le chœur de l’église un arbre sur lequel chacun pourra déposer des fruits, non pas les fruits de la terre mais ses fruits intérieurs que Dieu fait mûrir et qui portent des graines de paix, d’amour, de justice… Nous les repérerons dans nos rencontres quotidiennes, dans nos décisions, dans nos pensées, nos émotions… Le Carême nous apprend à devenir attentifs à ceux avec lesquels nous vivons et à ceux que les médias nous rendent proches. Que de découvertes allons-nous faire ! Nous nous étonnerons de la dignité de tout homme mais aussi de l’Esprit divin qui ne cesse de nous sanctifier.

Et bien sûr, unis à tous les chrétiens de notre diocèse, nous fêterons Saint-Irénée en nous rendant en pèlerinage, samedi 14 mars, à la crypte qui porte son nom. Celui-ci signifie ‘homme de paix’. Il le fut par son service de l’Eglise et par ses écrits où il s’émerveille souvent de ce que réalise le Créateur.

Paul Vuillermoz

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EMMAÜS

La première communauté Emmaüs a été créée par l’Abbé Pierre en 1954 à Neuilly-Plaisance (banlieue parisienne).

En 1971 Emmaüs Lyon ouvre ses portes dans la vallée du Rhône et compte aujourd’hui 3 communautés : Rue de Créqui (Lyon 7ème), Vénissieux et Villeurbanne. En France c’est 113 communautés. Aujourd’hui, elle est présente au niveau international.

Emmaüs est une association régie par la loi 1901 qui a des salariés (assistante sociale, comptable…) et des bénévoles (une centaine à Vénissieux).

VIE DE LA COMMUNAUTE

Elle accueille des hommes et des femmes seuls et ainsi que de jeunes couples.

La vie dans les appartements mis à leur disposition par Emmaüs est conditionnée par des consignes strictes : pas d’alcool ni de drogue pas de violence (Toute faute grave peut entraîner une exclusion immédiate).

Les compagnons ont un horaire de travail précis qui leur fournit une petite rémunération. Ils ont accès à des formations qualifiantes qui peuvent leur ouvrir des emplois hors communauté.

Mon activité consiste à la vente de linge de maison avec une ou deux compagnes.

Nous formons équipe (salariés et bénévoles) au sein de la communauté pour avoir un meilleur rendement.

Nous nous devons d’accueillir les clients avec chaleur et d’être attentifs à leurs demandes car Emmaüs vit de la vente des produits récoltés et des dons.

Il y a aussi des ventes spéciales (appareils ménagers neufs, vêtements…)

DES LIENS SE TISSENT

Nous avons des relations amicales entre nous.

J’ai rencontré Ahmed et Khedidja, un jeune couple de compagnons venant du Maroc et nous avons beaucoup parlé de leur pays, car je le connaissais pour l’avoir visité.

Ahmed a perdu sa femme l’an dernier en même temps que nous, notre fille Véronique.

Nous nous soutenons mutuellement et nous parlons de la vie après la mort. Nous avons en commun une grande espérance.

Emmaüs : Ne pas subir, toujours agir. VENTE EN LIGNE : label Emmaüs

Annie Blanchefleur

DES RENCONTRES INATTENDUES

Un soir où je revenais d’une réunion à Lyon, un peu après 23h, je me suis endormie au volant de ma voiture en passant devant la gare de Vénissieux, et je me suis réveillée un peu brutalement dans ma voiture qui avait plié le feu rouge juste en bas de la gare en direction de Corbas.

Il était tard, et j’étais seule dans ma voiture. La première personne qui s’est précipitée pour me secourir, et voir si j’étais blessée, était un jeune musulman des « quartiers » ; il m’a demandé comment j’allais et m’a conseillé de sortir vite de mon véhicule pour ne pas me faire percuter par un autre car j’étais un peu au milieu du carrefour. A sa suite, plusieurs autres qui sortaient du métro, se sont enquis de mon état, de ma santé et si j’avais quelqu’un à prévenir etc.. J’ai été très touchée de leur comportement et je ne manque pas de parler de cette expérience, surtout, lorsque j’entends des propos stupides, empreints de préjugés sur ces jeunes de banlieue que j’ai eu l’occasion d’approcher de près, dans la ville de Cergy-Pontoise, où j’habitais avant de venir à Corbas.

Et j’ai un autre exemple bouleversant à partager que j’ai vécu dans cette ville. A la fin d’une réunion difficile d’un conseil de quartier, avec un public pas trop favorable à la jeunesse locale, une animatrice nous demande de rester quelques minutes de plus : des «  jeunes » nous ont préparé une surprise .. Et là, médusée, j’écoute 4 copains chrétiens et musulmans qui entonnent « a capela », un gospel bouleversant. A la fin , je suis allée les remercier et les féliciter. Et je leur ai demandé où ils répétaient. Ils m’ont répondu : dans le hall de l’immeuble… C’est là que j’ai appris la diversité de leur religion ; ils avaient tout compris du « Vivre ensemble »  bien avant que cela devienne à la mode.

Dans cette ville, nous vivions comme ça en permanence. Il y avait 43 nationalités représentées à l’église. Nos enfants avaient de nombreux copains d’Afrique du Nord et d’Afrique noire qui venaient à la maison, en particulier, pour les anniversaires. Il y avait facilement une quinzaine, voire plus, de jeunes que je ne connaissais pas forcément bien. Nous n’avons jamais eu le moindre souci.

Et un jeune du Sénégal, qui était venu nous voir ici en 1999, après avoir aidé mon mari à réparer la cabane du jardin, n’a pas hésité, en revenant à Cergy tard le soir, à repartir à Paris dans un train de banlieue pour retrouver le manteau que ma fille avait oublié dans le train. Et il l’a retrouvé !

Il était un ami très fiable de la famille. Je n’oublierai jamais son geste. Quand j’entends des propos racistes, cela me fait mal.

Je conseille à tout le monde d’aller se renseigner, par internet, sur l’association «  Coe-xister »  dans laquelle de jeunes chrétiens, musulmans, et juifs, prient, réfléchissent ensemble ; ça fait du bien !!

Annie Silvestre

Page 4 et 5

La Pâque juive ou PESSA’H

La fête juive de Pâques (Pessa’h) a d’abord été une fête agraire qui correspondait aux premières moissons d’orge. Elle fut aussi une fête pastorale avec l’offrande d’un agneau âgé d’un an. Par la suite, elle est devenue la fête la plus importante de la religion juive. Elle commémore la sortie d’Égypte (Exode 12), la naissance d’Israël en tant que peuple, la fin de l’esclavage. Plus généralement c’est la fête de la liberté. Elle commence le 14 nissan à la tombée de la nuit (qui correspond, selon les années, à la fin du mois de mars ou au début du mois d’avril dans le calendrier grégorien) et elle dure sept jours.

L’étymologie vient du verbe Pessa’h qui signifie ‘passer’ en hébreu. Ceci rappelle que lors de la dixième plaie d’Égypte, la mort passe au-dessus des maisons des Hébreux sur lesquelles une marque avait été tracée avec le sang des agneaux (Exode 12,7).

La célébration de la fête commence par la chasse au ‘Hamets’.

Le hamets désigne tous les aliments qui peuvent fermenter à base de l’une des cinq céréales : blé – seigle – épeautre- avoine – orge. Dans toutes les maisons, la semaine qui précède Pessa’h donne lieu à un grand nettoyage. Tout le ‘hamets’ doit être détruit, donné ou vendu. Ceci fait, pendant les sept jours qui suivront, on ne pourra manger que des pains sans levain, les matsots.

Vient le jour de la fête avec le rituel du Seder qui se déroule en quinze étapes.

Elles sont à respecter scrupuleusement et constituent un processus de purification et de libération. Tous les Juifs, et particulièrement les enfants, revivent ce moment de la sortie d’Égypte. A la question de l’enfant : « Pourquoi cette soirée n’est-elle pas comme les autres ? », le chef de famille en raconte l’histoire et en donne le sens.

Sur la table se trouve un plateau spécifique comprenant sept aliments qui symbolisent les différents aspects du récit de l’exode. Dieu fait passer son peuple de l’esclavage à la liberté. Cette célébration est une invitation adressée à chacun : devenir un homme libre, selon le commandement : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage (Exode 20,2) ». Ainsi, pendant, le Sedēr, on mange accoudé sur le côté gauche à la façon des hommes libres.

Odile et Paul

VIVRE ENSEMBLE

Que serait notre vie sans relation humaine ? Nous avons été créés pour communiquer avec le monde qui nous entoure, nos cinq sens nous le prouvent.

Le bébé, dans sa poche utérine entend déjà ce qui se passe autour de lui. C’est merveilleux !

Tout au long de notre vie terrestre, nous n’en finissons pas de tisser des liens plus ou moins forts et, quelquefois, ce ne sont que quelques mots échangés ou un sourire ! Ceux-ci embellissent la vie. Ces petits riens de tous les jours paraissent anodins mais comptent beaucoup…

Un matin, je me trouvais sur le parking d’un supermarché : 3 jeunes hommes essayaient en vain de démarrer une camionnette. Le véhicule me dépasse, tousse et s’immobilise à ma hauteur. Je suis tentée de pousser avec les jeunes et, après 5 mètres, la camionnette démarre. Les jeunes se tournent vers moi et s’exclament :  « C’est sûrement grâce à vous m’dame ! » En vérité je n’avais pas eu l’impression de faire grand chose, mais par mon intervention, je pense qu’ils avaient mis beaucoup plus de cœur à l’ouvrage…

A l’intérieur du magasin, je me dirige vers le rayon où se trouve l’eau en bouteilles. Le pack que je veux prendre est trop haut et en arrière. Alors que je cherche comment l’atteindre, j’entends derrière moi une voix : « Vous voulez un coup de main ? » Je me retourne en acquiesçant. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, mon pack d’eau est placé dans mon chariot. Je remercie chaleureusement.

En rentrant chez moi, je me suis dit que les courses ne sont plus « une corvée ».

Martine

VIVRE LA FRATERNITE HUMAINE

Depuis septembre 2015, à la demande de la Conférence des évêques de France, je dirige le Service national pour les relations avec les musulmans.

Avec une équipe d’une dizaine de personnes, hommes et femmes, prêtres, religieuses et laïcs, je réponds à différentes sollicitations.

Ainsi nous allons à la rencontre des responsables des différents courants de l’islam de France, alertons les évêques sur tel ou tel événement important touchant la communauté musulmane et aidons les diocèses à organiser des journées de formation sur l’islam et le dialogue.

Ces dernières années, beaucoup de jeunes couples islamo-chrétiens entrent en contact avec nous pour voir comment il serait possible de célébrer un mariage inter-religieux où la foi de chacun est bien respectée. Aujourd’hui, il faut faire du « sur mesure », tellement les situations sont différentes d’un couple à l’autre.

Mais l’année 2019 fut une année exceptionnelle à cause de la commémoration de la rencontre à Damiette (Égypte) entre François d’Assise et le Sultan Al-Kamil. J’ai ainsi été amené à voyager en Iran, Émirats arabes unis, Maroc et Égypte pour rencontrer non seulement des musulmans, mais aussi le pape François (à Abu Dhabi et Rabat), les uns et les autres voulant dialoguer et « vivre la fraternité humaine pour bâtir la paix mondiale et la coexistence commune ».

2020 devrait permettre de mettre en œuvre le beau texte sur la fraternité humaine donné par le pape François et le Grand imam d’Al-Azhar. N’hésitez pas à commander ce texte au snrm@cef.fr !

P. Vincent Feroldi

Avent 2019

Page 1 : Attendre

Octobre, cette année, fut particulier : un mois missionnaire ! Et décembre sera le mois de Noël. Novembre, entre les deux, est un temps de pause, d’attente. Ce thème de l’attente colorera notre Avent et nous préparera à Noël.

La meilleure façon de se préparer, ne serait-ce pas justement de faire une relecture de ce que l’on vient de vivre et de repérer ce que nous avons reçu. D’une manière générale, pour avancer, il est utile d’examiner ce qui se passe, ce que les uns et les autres, les lectures, les événements nous apportent… et de discerner les appels qui nous sont adressés. S’il vous arrive de relire des notes que vous avez prises ou d’échanger avec un vieil ami qui vous connaît bien, vous verrez qu’il y a des constantes dans la vie, des préoccupations qui reviennent régulièrement et qui nous indiquent ce à quoi nous sommes sensibles, ce que nous désirons vraiment.

Souvent je me suis demandé ce que deviennent les belles pensées qui nous traversent dans nos célébrations et dans nos équipes. Nous vivons des moments de ‘grande humanité’. Nous nous laissons toucher par la paroles de Dieu. Et après… Toutes ces merveilles nous sont offertes et nous appartiennent : c’est notre trésor. Nous nous enrichissons au contact des autres et nous nous attachons à Dieu. Nous faisons corps. Nous existons ensemble. Nous prenons conscience d’être cette humanité nouvelle que saint Paul nous révèle et qui est un signe pour nos contemporains.

Ce bulletin est l’occasion de nous interroger sur tout ce que nous avons vécu pendant le mois d’octobre et de lui donner du sens, pour nous, pour notre Eglise, pour nos proches… Quels beaux moments nous avons passés lors de la journée paroissiale, de la fête de la création ! Tous ces souvenirs nous rendent responsables de notre communauté, et d’une certaine façon, de ceux qui nous entourent et qui nous accompagnent. Avec tous, nous gardons le goût de continuer le chemin, de fortifier notre désir d’être humains, d’être saints.

Paul

Page 2 : Le pape François a souhaité faire du mois d’octobre, le mois missionnaire

«  Frères et sœurs, j’ai demandé à toute l’Église de vivre un temps missionnaire extraordinaire au mois d’Octobre 2019… Le titre de ce mois : Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde. Célébrer ce mois nous aidera en premier lieu à retrouver le sens missionnaire de notre adhésion de foi à Jésus Christ, foi gratuitement reçue comme don dans le Baptême. Notre appartenance filiale à Dieu n’est jamais un acte individuel mais un acte toujours ecclésial : de la communion avec Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, naît une vie nouvelle avec beaucoup d’autres frères et sœurs. Et cette vie divine n’est pas un produit à vendre – nous ne faisons pas de prosélytisme – mais il s’agit d’une richesse à donner, à communiquer, à annoncer : voilà le sens de la mission. Nous avons reçu gratuitement ce don et nous le partageons gratuitement…. »

Nous nous sommes posé la question : Quels sont les fruits de la mission que nous avons accomplie ? Notre pays compte des milliers d’associations et au sein de ces associations, des milliers de bénévoles. C’est souvent à l’heure de la retraite que la question se pose pour certains d’entre nous. L’activité professionnelle qui occupait une grande partie de nos journées, s’arrête : Que vais-je faire de ce temps « libre » ? Une parole de Jésus résonne en moi : « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux… »

Oui, il y a beaucoup à faire et dans des domaines divers. Car partout où il y a de « l’humain », il y a aussi « souffrance »…

Dans le sport : Un voisin m’expliquait son engagement dans le tennis de table auprès de jeunes jusqu’à 12 ans. Il s’était retrouvé dans ce club sportif car son petit-fils en faisait partie mais il manquait de bénévoles pour encadrer les jeunes. Son petit-fils l’avait alors sollicité… J’ai reçu sa demande comme un « appel » m’avoua-t-il et je ne regrette absolument pas d’y avoir répondu.

A priori c’était les règles d’un jeu que je devais enseigner à ces jeunes, mais très vite, je me suis aperçu que je devais puiser dans les valeurs auxquelles je croyais : le respect réciproque, l’attention à l’autre, l’entr’aide… Tout au long de l’année je voyais évoluer ces enfants : ils grandissaient…, pas seulement en taille, mais surtout en « savoir vivre ensemble, en amitiés… ». Je récolte alors les fruits de cette mission à pleins paniers…

Dans le social : Je ne saurais trop expliquer comment je me suis retrouvée accueillante à la Maison d’arrêt de Corbas… Mais si je donne de mon temps et de mon charisme pour accueillir, renseigner, expliquer, écouter, consoler…, je reçois beaucoup plus que je ne donne…

Merci Seigneur pour tous les sourires que je vois renaître sur les visages de mes frères éprouvés.

Martine

Page 3 : Fêtons la création

Aujourd’hui, sauvegarder la création, cela passe nécessairement par la sauvegarde de la vie sur terre.

Chaque année, lorsque nous partons en vacances, nous traversons une bonne partie de la France. Et chaque année, je fais la même observation en arrivant à destination : alors que j’ai roulé plusieurs heures, mon pare-brise est presque aussi propre qu’au moment de partir. 10 ou 15 ans ans en arrière, il était maculé d’insectes écrasés. Aujourd’hui, pratiquement plus rien. Or ces insectes sont en grande partie la nourriture des oiseaux. Et, là aussi, j’entends les ‘informations’ et j’observe que de plus en plus d’oiseaux disparaissent.

Autrefois, je voyais facilement des hirondelles, des rouges gorges, des mésange. Aujourd’hui c’est beaucoup plus rare.

Nous savons aujourd’hui que pour préserver la création, il nous faut nous rapprocher d’avantage de la nature dans nos pratiques de culture ; je vois que les jardiniers de Saint Priest par exemple laissent de grandes zones non tondues dans certains de leurs espaces verts pour favoriser la vie des insectes. Je vois que certains agriculteurs de Corbas, d’autres à Villette de Vienne et d’autres encore sur les communes alentour se convertissent progressivement à l’agriculture biologique ou au moins raisonnée…

Chacun d’entre nous qui avons un petit jardin, nous pouvons nous aussi nous inspirer de ces gestes pour contribuer à la préservation de la création. Nous pouvons tous laisser un petit coin sauvage et tondre moins ras. Nous pouvons tous nous inspirer des techniques de permaculture qui permettent d’économiser l’eau et qui, par le paillage permanent, permettent de retrouver toute une vie dans le sol là où les engrais chimique conduisent à la minéralisation .

Pour ceux qui n’ont pas de jardin, ils peuvent également contribuer à la préservation de la création en invitant leurs enfants, leurs petits enfants à mieux regarder la nature chaque jour. En me promenant avec mes petits enfants, je ne manque jamais de leur parler de l’utilité des insectes, des oiseaux, des fleurs, des saisons. Ils grandissent et, aujourd’hui, ce sont eux qui m’invitent à m’émerveiller devant un arc-en-ciel, devant quelques perles de rosée dans une toile d’araignée, par les milles couleurs que prennent les feuilles d’automne.

Leur émerveillement, notre émerveillement c’est l’avenir de la préservation de la création.

François

Page 4  : Retour sur la journée paroissiale

Ce fut un temps-fort différent de ceux des années précédentes : beaucoup de joies, de rires et de rencontres.

Le matin, il y a eu plus de monde que prévu. Nous avons apprécié le mélange des générations et le nombre élevé de familles de la catéchèse qui sont passées. Certains parents, qui n’ont plus d’enfants au catéchisme, sont restés jusqu’au bout. Chacun a pu trouver sa place.

On s’est fait plaisir dans les ateliers. Et notre ami Mickael a été d’un grand secours ; par ses conseils, il en a encouragé beaucoup qui se sont lancés et ont pris confiance dans la fabrication d’objets à offrir. Du côté de Marie-France, la réalisation de collages a permis de découvrir quelques grands personnages comme la lyonnaise Pauline Jaricot en voie de béatification. Et le jeu sur la mission, animé par Agnès, a été un moment de découvertes pour les diverses équipes, constituées chacune d’un enfant et d’un adulte d’une autre famille.

J’ai bien apprécié cette journée. J‘ai été sensible à l’engagement de l’équipe d’animation pastorale et de tous ceux qui ont contribué à la bonne marche de l’événement. Chacun a pris à cœur ses responsabilités, a donné du temps, de la bonne humeur et fait preuve d’adaptation.

Cela a donné, je crois, une belle image de l’Eglise et de son humanité (!).

Nous sommes travaillés par l’Esprit-Saint. J’ai entendu des paroles spirituelles très belles, étonnantes parfois lorsqu’on ose parler de soi, de son histoire, de ses épreuves, de son espérance. J’ai senti de grandes émotions dont certaines ont été vécues dans la discrétion : vivre avec des blessures, accepter, regarder au-delà…

J’ai apprécié la saynète de l’aumônerie. Ce fut une surprise. Les jeunes ont réussi à la bâtir rapidement et étaient heureux. Et bien sûr, Célestin, en texte et en chair, m’a convaincu que l’existence est pleine de papillons…

Mon cœur s’est enrichi de tous les sourires reçus, de toutes les rencontres chaleureuses : des anciens que je n’avais pas vus depuis longtemps, des nouveaux comme Mickael et Virginie venus de Toulouse et mariés en juillet, des familles, des enfants… Leur joie et leur regard pendant la messe m’ont touché.

Une journée à prolonger…

Paul

Page 5 : Quelques fruits

Le Service Evangélique des Malades est un service d’Eglise, constitué de bénévoles qui, au nom de l’Evangile, visitent les personnes âgées qui le désirent, soit chez elles, soit en EHPAD. C’est un service paroissial sous la responsabilité du curé de la paroisse. Bénévole veut dire « qui veut le bien ».

Cette mission se vit en équipe. Nous nous retrouvons chaque jeudi matin à VILANOVA et nous réunissons les résidents qui le souhaitent pour un temps de prière partagé, au cours duquel ils peuvent recevoir l’Eucharistie.

Quels sont les fruits de notre mission ?

Cet engagement m’apporte beaucoup. Je suis toujours émue quand des personnes me disent que nos visites leur font du bien. Je reçois plus que je donne !

« Seigneur, que je sois tes oreilles pour écouter, tes mains pour donner ta tendresse, ton cœur pour compatir et prier. » Odile.

La joie de servir à quelque chose : lorsque je sens que ma parole a apaisé une personne angoissée, je repars heureuse. Colette.

Beaucoup d’émotion et de joie à réconforter celui qui n’en peut plus. De l’humilité : ça fait du bien de se donner et de donner de soi. Émerveillement devant ceux qui souffrent en permanence et s’intéressent quand même à notre vie. Joie d’apporter de la tendresse et de faire plaisir par notre présence. Parfois aussi un sentiment d’impuissance devant les problèmes des résidents. Marie-Thé.

L’humilité devant notre impuissance face à des personnes en grande souffrance. L’émerveillement devant le courage de Mme S qui souffre beaucoup, ne se plaint jamais et s’intéresse quand même à notre vie avec le sourire. Joie d’apporter de la tendresse et de faire plaisir par nos visites. Annie

Et dans notre communauté ?

Quatre réponses seulement nous sont parvenues …

Ce mois a permis de connaître d’autres personnes, de les écouter, les soutenir, de prier et mieux tenir notre place dans les associations auxquelles nous appartenons.

Nous sommes allés à la rencontre des autres, nous leur avons donné la parole et échangé des gestes d’affection.

Et nous avons beaucoup reçu : des sourires, du plaisir, de la reconnaissance du courage… sans compter quelques conversations étonnantes qui nous ont plongés dans l’espérance.

Aller vers l’autre, n’est-ce pas aussi aller vers Jésus ?

Page 6 : Vie de l’Eglise

Pour poursuivre notre mission, il faut de l’argent.

Savez-vous de quoi vit l’Eglise ? 100% de dons.

Sa seule source de revenus : notre générosité.

Il n’est jamais facile de parler ‘argent’. L’Eglise, comme chacun de nous, en a besoin. Et, contrairement à ce que certains peuvent penser, elle n’est pas d’une grande richesse.

  • Les prêtres et la centaine de laïcs salariés dans le diocèse reçoivent un traitement qui n’est pas très élevé. Celui-ci leur est versé grâce au DENIER DE L’EGLISE auquel devrait participer chaque catholique. C’est souvent au moment de Pâques et de la Toussaint qu’il leur est rappelé combien cette collecte est nécessaire. Donner au DENIER, même une petite somme, revient à prendre part à la vie de l’Eglise et d’affirmer son identité de croyant.
  • Les prêtres reçoivent un complément d’indemnités grâce aux offrandes de messes, ce qui leur permet un revenu de 1400€ environ. Signalons que dans notre paroisse, le montant des offrandes de messe a beaucoup diminué.
  • La quête et les dons, au moment des grands événements familiaux (baptêmes, communions, mariages, funérailles), reviennent en grande partie à la paroisse et au diocèse pour couvrir les frais de fonctionnement et d’équipement.
  • Enfin, le diocèse peut recevoir des legs en particulier de défunts qui n’ont pas d’enfants. Il leur est possible de léguer une partie de leurs biens, sans déshériter leurs neveux. La part qui revient à l’Eglise est exonérée de droits de succession.
  • Merci à tous ceux qui apportent leur soutien à notre paroisse et à notre diocèse.

Semaine de la paix

Pour nous aider à vivre le temps de l’Avent dans la joie et la paix : pour 3 euros, nous est proposé le numéro spécial du Journal de la Paix ; il nous aidera, de manière simple, à prier et agir pour la Paix du Christ, depuis le premier dimanche de l’Avent jusqu’à la fête de la Sainte Famille et l’Epiphanie, en passant par le 1er janvier, journée mondiale de la Paix (pour laquelle le Pape François écrira une lettre sur ce thème de la Paix) » 

Rentrée 2019

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Vous arrive-t-il de prier ?

Lors de la préparation d’un baptême, je me souviens avoir posé cette question : « Vous arrive-t-il de prier ? » Une jeune femme m’a répondu d’un ton sec : « Non. Je ne récite jamais de prières. Mais, précisa-t-elle, je parle à Dieu, je lui confie mes soucis et le remercie… » Elle priait donc sans la savoir… Elle n’est pas la seule : j’ai souvent été étonné par la qualité des textes que des parents ou des fiancés, qui se disent « non-paratiquants », rédigent pour célébrer le baptême de leur enfant ou leur mariage.

Charles de Foucauld écrivait que ‘prier, c’est penser à Dieu en l’aimant’. Ne pourrait-on pas dire aussi que le fait d’éprouver, dans un même mouvement, un sentiment d’amour et une pensée pour Dieu, est une prière ? Nombreux, alors, sont les priants ! Lorsqu’on aime un paysage, un monument, une personne… ou encore lorsqu’on s’émerveille devant quelque chose de beau, peut-on ne pas être touchés au profond du cœur et ne pas penser à Dieu ?

Ce bulletin, pouvant être lu par des personnes en attente ou en recherche de foi, il me semble utile de préciser que la prière n’est pas une activité spécifiquement religieuse.
S’il nous arrive d’en parler avec des proches en décrivant notre attitude, notre comportement, souvent, ceux-ci se retrouvent dans nos paroles, surtout s’ils pratiquent la méditation ou une forme de relaxation. Nous sommes d’accord pour reconnaître en nous l’existence d’un espace intérieur où nous cueillons ou re-cueillons des idées et des forces qui semblent venir d’ailleurs ; belle expérience spirituelle qui est le propre de l’homme.

Les vacances ne sont pas loin. Elles nous ont peut-être permis de retruver le goût de la prière, ou tout simplement le sens du sacré. Ce bulletin voudrait nous rappeler les élans qui jaillissent en nous et qui sont essentiels à notre bien-être. Nous les illustrerons par le témoignage d’un groupe de jeunes venu chanter dans notre église car la prière se partage et nous élève davantage quand elle est collective.

Paul

 

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L’EXPERIENCE DU SACRE

Qu’entendons-nous par « sacré » ?

Par définition, « le sacré » désigne ce qui est intouchable, inaccessible, au-dessus de notre monde terrestre. C’est pourquoi « le sacré » est souvent associé « au divin », en particulier pour les personnes croyantes.

Pour les croyants en effet, tout ce qui touche de près ou de loin au divin, donc à la religion, revêt un caractère sacré.

C’est ainsi que naissent des souffrances et des incompréhensions quand des idées s’opposent. Elles peuvent être très lourdes de conséquences…

Peut-on rire de tout ?

Dans nos sociétés modernes qui ont plus ou moins cherché à éliminer Dieu, on a opposé « liberté d’expression » et « sacré ».

Au nom des libertés et de la laïcité rien n’est plus « intouchable »…

Personnellement, certains sujets tournés en dérision me font mal : Dieu et la religion, la personne humaine, en particulier le corps, l’amour, et bien d’autres sujets qui ont pour moi un caractère sacré et qui, par conséquent, devraient être protégés…

Comment « le sacré » malgré tout, peut rejoindre « l’humain » ?

La France recèle près de 90 000 édifices religieux, et nombre d’entre eux sont classés au Patrimoine mondial de l’humanité. Comment comprendre cette attirance, cet engouement, pour les édifices et lieux religieux, alors que nos assemblées dominicales se réduisent ? Comment expliquer la tristesse ressentie par bon nombre de nos contemporains (même à l’étranger) pour ce qui s’est passé à Notre-Dame de Paris ?

« Le sacré » viendrait-il au secours de tous les « vides » de nos sociétés modernes ?

Le matérialisme engendre des frustrations, des manques. Le cœur de tout être humain aspire à autre chose qu’une belle voiture et le dernier téléphone portable ne pourra le satisfaire…

« Le sacré » peut atteindre même celui ou celle qui s’en défendait la veille…

Un concert de musique sacrée, une humble chapelle renfermant une peinture ou une icône byzantine, un vitrail révélé par un jeu de lumières à une certaine heure de la journée… et le spectateur s’ouvre à la beauté. Cette beauté qui dépasse l’imagination et devient sublime…

Ce que la personne ressent alors est indescriptible ; l’expérience vécue touche l’esprit autant que le corps ; « elle se sent prise aux entrailles »… et ne peut retenir ses larmes. Pour celui ou celle qui fait l’expérience « du sacré », rien désormais ne sera plus comme avant…

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LA PRIERE

Comment définir la prière ? Pour moi il s’agit d’un dialogue, mais chacun peut en avoir une définition différente. C’est pour cela que je ne parlerai pas de la prière, mais bien de ma prière.

Les différentes sortes de prières que je pratique :

La prière de supplication. Dans les moments difficiles je récite les prières apprises dans l’enfance « Je vous salue Marie », « Notre Père ». Ce sont les premières prières qui me viennent spontanément. Le « Notre Père » ? c’est Jésus lui-même qui nous l’a appris… J’éprouve cependant de la tristesse quand mon esprit s’égare et ne parviens pas à fixer mon attention sur les mots et j’ai besoin de demander pardon, de me faire consoler pour ma petitesse…

La prière de pardon. Elle est souvent très maladroite. Comment exprimer ses regrets ? Ce qui est fait, est fait. On ne peut pas revenir en arrière, effacer et recommencer. Ce serait trop simple…

Quand le regret est trop fort, je dis : « Je confesse à Dieu tout puissant... » J’aime cette prière, car à la fin nous sommes tous « témoins et acteurs », témoin du péché de ceux qui m’entourent mais, à leur tour, ils sont témoins de mes fautes. Et nous nous demandons mutuellement de prier les uns pour les autres. Je trouve cela très beau…

La prière de remerciement. Lorsque la vie me paraît douce, que mon cœur déborde de paix, de joie et d’amour, que je joue avec mon petit-fils ou lorsque je respire tout simplement le parfum d’une rose ; alors oui, j’exprime ma reconnaissance à Dieu, je lui dis mon bonheur d’exister… Merci Seigneur pour la Vie !

Dieu pour moi est cet ami qui partage ma vie et à qui je parle. Dans les humbles taches ménagères : éplucher les légumes, faire le ménage, bricoler… Mais aussi quand je suis devant l’icône que je suis en train d’écrire, que je chante ou que je croise une personne qui me semble triste…

Je repense quelquefois à la liturgie des heures, à cette prière de « complies » partagée dans une abbaye avec des moines ou des moniales… Le soir s’installe, c’est l’heure ou l’esprit s’engourdit ; je vais sombrer dans le sommeil ; alors les mots de l’antienne de Syméon me reviennent « Sauve-nous Seigneur, quand nous veillons ; garde-nous Seigneur, quand nous dormons : nous veillerons avec le Christ et nous reposerons en paix. »

Oui ! Pour moi, tous les moments de la vie peuvent se transformer en prière, alors ne nous privons pas : PRIONS !

Martine et Odile

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Le 30 juin, rappelons-nous, la messe était animée par un groupe de jeunes adultes, chanteurs et musiciens. Ils s’étaient connus aux Journées Mondiales de la Jeunesse et s’étaient donné le nom de ‘Vénicomages’

  • Notre groupe est né à l’occasion des JMJ de Cologne en 2005. Certains ont également eu la chance de participer aux JMJ de Sydney en 2008. Les Vénicomages regroupaient alors des jeunes venus de Vénissieux et de Corbas.

Ce groupe a trouvé sa force et son unité dans la prière et, en particulier, dans la célébration eucharistique.

  • En préparation de ces deux évènements, mais aussi à notre retour, nous avons à l’époque animé de nombreuses messes à Lyon, Vénissieux et Corbas. Façon pour nous de remercier les nombreux paroissiens qui nous avaient soutenus dans notre projet. Ces animations de messes étaient aussi pour nous une belle occasion de se retrouver, de partager la joie vécue lors de ces JMJ et de nourrir notre Foi.

Mais l’histoire continue. Elle devient sainte avec l’accueil des dons divins que sont la famille, l’amitié, la foi…

  • Depuis, notre groupe est plus restreint, mais nous avons grandi et porté du fruit en fondant nos familles respectives. Se retrouver reste une Joie que nous avons maintenue au long de ces années. L’amitié née des moments forts vécus ensemble et la Foi, sont les ciments qui nous unissent et font avancer notre groupe.

La prière se partage et les dons divins que nous recevons sont pour tous.

  • Quand on nous a proposé de venir animer cette célébration, nous avons immédiatement accepté, heureux de vivre à nouveaux un tel moment, mais aussi de le partager et le transmettre à nos enfants. Nous sommes moins nombreux qu’en 2005, c’est vrai, et notre Foi est peut-être moins démonstrative, mais qu’importe…

La prière n’est jamais repli sur soi mais ouverture aux autres et à Dieu.

  • Dans l’Evangile de ce jour, Jésus nous invite à le suivre sans conditions et à annoncer le règne de Dieu. Pendant cette célébration, peut-être sommes-nous également invités à nous poser cette question : durant cette période estivale de pause, de repos et de renouveau, comment moi aussi, là où je suis, je peux suivre Jésus sans conditions et annoncer le règne de Dieu ?

Merci pour ce témoignage aussi simple que riche.